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les chroniques de Zoe

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27 février 2008

Et pendant ce temps là dans le Pacifique...

C’est vrai qu’il y a beaucoup à dire, et à écrire, sur la politique française. Pourtant, que les français se rassurent, de l’autre côté de la planète, la vie politique ne vaut pas mieux…

LES_10_SALOPARDS____Dans les journaux télévisés métropolitains des derniers jours, on a pu entendre cette phrase énigmatique : « Gaston Flosse, qui avait perdu les élections territoriales polynésiennes la semaine dernière vient d’accéder au poste de Président de la Polynésie ».

Alors, comment peut-on être président quand on a perdu les élections ? Petite explication de texte.

Le 10 Février dernier, c’était le deuxième tour des élections territoriales. Ces élections devaient élire les représentants à l’assemblée territoriales, qui à leur tour devaient élire les présidents de l’Assemblée et du territoire. 3 grandes forces politiques d’affrontaient :

- Gaston Flosse, leader du parti autonomiste Tahoeraa (proche de Chirac, député à l'Assemblée Nationale Française sous l'étiquette UMP)

- Oscar Temaru, leader du parti indépendantiste UPLD (soutenu par le PS)

- Gaston Tong Sang, leader de la coalition To Tatou Ai’a (candidat soutenu par l'Etat Français, via le Ministre Français de l'Outre-Mer, Christian Estrosi)

Le grand espoir de cette élection était de mettre fin à l’instabilité politique du territoire et aux différentes affaires de corruption qui ont sali la réputation de l’archipel. Au cours des dernières années, le pouvoir a basculé entre Gaston Flosse et Oscar Temaru, au gré des alliances improbables, et des motions de censures répétés. Cette fois-ci, une 3e force politique a fait son apparition : la nouvelle coalition menée par Gaston Tong Sang, To Tatou Ai’a, créée le 1er Octobre 2007, à la suite du renversement du gouvernement Tong Sang. Cette coalition prône la transparence dans les affaires du pays, bien que ses membres ne soient pas non plus épargnés par les affaires politico-judiciaires.

Pour sa première participation à une élection territoriale, la coalition de Gaston Tong Sang a obtenu des résultats très convaincants. Il a gagné 27 sièges, tandis que les deux rivaux de toujours, Oscar Temaru et Gaston Flosse, en ont respectivement obtenu 20 et 10. Pour Gaston Flosse, c’est un cuisant désaveu de la population. Cependant, Gaston Tong Sang n’ayant pas obtenu la majorité absolue, il lui était donc nécessaire de faire une alliance.

Jeudi dernier (20 février), il a donc fait un accord avec le Tahoeraa de Gaston Flosse, et les deux partis ont élu Edouard Fritch, membre du Tahoeraa (et gendre du G. Flosse) comme président de l’assemblé territoriale. A l’occasion de son élection, Edouard Fritch a déclaré : « cette élection est la manifestation de la volonté populaire qui commande que nous nous mettions tous ensemble pour gouverner et remettre ce pays sur les rails. (…) Nous n'avons signé aucun document, nous n'avons conclu aucun accord sur le papier, j'ai été élu sur parole et, bien sûr, en échange, les voix de mon parti se porteront sur le candidat autonomiste pour l'élection samedi du président de la Polynésie française" » De son côté, Gaston Tong Sang a déclaré faire confiance à la parole donnée et à son partenaire autonomiste.

Cependant, au dernier moment, les membres du Tahoeraa ont trahi leur parole, et ont fait un accord avec leur ennemi juré, les indépendantistes de l’UPLD. A la suite de cet accord, le grand perdant des élections populaires, Gaston Flosse, a été élu Président de la Polynésie par l’Assemblé Territoriale.

Bienvenue en République Bananière…

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27 février 2008

Le mot de trop

Décidemment, la politique française ressemble de plus en plus à une mauvaise télé-réalité.

Nous sommes devenus malgré nous les téléspectateurs passifs d’un feuilleton à scandale qui nous tient en haleine, avides que nous sommes de connaître le dernier épisode.

Ce week-end, nous avons ainsi été nombreux à rester bouche bée en assistant à l’échange entre le Président de la République et un visiteur du Salon de l’Agriculture qui refusait de lui serrer la main. Même parmi ses opposants, peu l’imaginaient manquant à ce point de retenue, et affichant en public la violence et la brutalité de son caractère.

On se rappelle pourtant le débat avec Ségolène Royal, à la veille du 2ème tour des présidentielles : Sarkozy faisant la leçon à Ségolène Royal, lui expliquant qu’il ne fallait pas perdre ses nerfs. « Pour être Président de la République, il faut être calme » avait-il assuré à l’époque... C’est vrai qu’au salon de l’Agriculture, il nous a donné un bel exemple de calme présidentiel, avec son élégante réplique : « Casse-toi, pauvre con ».

Si les agissements du chef de l’Etat nous consternent, les journaux étrangers, eux, s’amusent de la saga Sarkozy. Notre président semble en effet supplanter George Bush dans le rôle du président bouffon. Le très sérieux britannique The Economist parle ainsi de ‘Sarko Show’, tandis que La Libre Belgique évoque le ‘Soap Opera’ français.

L’épisode du Salon de l’Agriculture a donc été très largement commenté dans les médias étrangers. Nombre d’entre eux en profitent pour rappeler l’accrochage du président avec un pêcheur en Novembre, et son accès de colère au cours d’une Interview avec une journaliste américaine pour le magazine ’60 minutes’.

Certains internautes s’insurgent du fait que les médias s’attarderaient trop sur ce dérapage verbal, au lieu d’examiner de vrais problèmes politiques. Personnellement, je trouve pourtant l'incident digne d’être commenté, et condamné. En effet, un tel langage est inacceptable de la part d'un chef de l’état en visite officiel dans un salon. Il dénote surtout d’un manque de maîtrise de soi particulièrement inquiétant pour une personne qui dirige une nation. Et s’il perdait son calme dans une rencontre avec un représentant d’une nation étrangère et créait un incident diplomatique ? S’il sort de ses gonds parce qu’un simple badaud refuse de lui serrer la main, comment réagira-t-il en cas de crise majeure ?

Par ailleurs, cet incident véhicule une image déplorable de la France dans le monde. Et ce n’est pas la réaction de Brice Hortefeux qui améliore les choses : "Nicolas Sarkozy s'est exprimé de manière à ce que son interlocuteur le comprenne, eh bien moi je trouve ça très bien que le président de la République s'exprime comme chaque Français". Donc notre ministre de l’Immigration pense que le citoyen Lambda ne peut pas comprendre autre chose que la vulgarité et la brutalité, et de surcroît que chaque français parle comme un charretier… Réjouissant ! Et merci encore pour la haute opinion que vous avez de nous…

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